Herboristerie & Naturopathie

Les plantes ne sont pas seulement des accessoires décoratifs. L’herboristerie, la discipline qui consiste à utiliser les meilleures plantes pour préparer des remèdes naturels, en est la preuve. Les plantes utilisées dans ce domaine sont très nombreuses et offrent des dizaines d’applications différentes contre des problèmes de santé mineurs.

Troubles du sommeil, problèmes digestifs : quelles plantes peuvent soulager nos maux quotidiens ?

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Herbes & plantes

Tisanes, infusions, décoctions, etc.

huiles essentielleshuiles essentielles

Huiles essentielles

Extraits concentrés de plantes.

compléments alimentairescompléments alimentaires

Compléments alimentaires

Oligo-éléments et vitamines.

autres élémentsautres éléments

Autres éléments

Autres produits naturels bénéfiques.

Qu’est-ce que l’herboristerie ?

L’herboristerie (herbologie) réunit deux disciplines des sciences naturelles, à savoir la botanique et la médecine. C’est pourquoi, dans la pratique quotidienne, on parle aussi de phytothérapie ou de médecine par les plantes. Le père de la médecine moderne, le médecin grec Hippocrate de Kos, a toujours misé sur les vertus thérapeutiques des plantes dans ses traitements. Il est même considéré comme le premier auteur de certaines d’entre elles. L’herbologie a donc été très scientifique très tôt. Pourtant, l’herboristerie a parfois des origines qui ne sont pas du tout scientifiques.

L’herboristerie à l’époque moderne

Il existe encore toute une série de guérisseurs qui ont marqué la médecine moderne de manière aussi impressionnante.

Ils ont contribué à ce que l’herboristerie recèle en fait aujourd’hui le plus riche trésor thérapeutique de tous les temps. Dans le passé, la médecine conventionnelle n’a commencé que très timidement à le redécouvrir. Entre-temps, il existe des résultats d’études fondés sur de nombreuses herbes qui ont pu prouver leurs effets curatifs.

Le commerce bio et bien sûr les jardiniers bio sont également de fervents défenseurs de l’herboristerie, qui connaît donc actuellement un véritable renouveau.

À cela s’ajoute une série de super aliments inhabituels dans la tendance alimentaire actuelle, dont certains peuvent également être définis comme des herbes en raison de leurs propriétés curatives et de leurs valeurs nutritives, du moins selon la médecine ayurvédique. Certains champignons et cultures biologiques peuvent également être bénéfiques pour la santé sur la base de plantes médicinales et peuvent en outre prendre pied dans la verdure domestique. Le monde des herbes, tout comme leurs possibilités d’utilisation, est donc très diversifié.

Ustensiles importants dans l’herboristerie

Celui qui souhaite s’improviser herboriste chez lui n’a en fait pas besoin de grand-chose. La plupart des plantes médicinales et aromatiques peuvent être préparées très simplement comme herbes à thé ou utilisées comme herbes de cuisine pour la cuisson traditionnelle. Il est toutefois recommandé d’utiliser un mortier et un pilon afin de pouvoir broyer les parties séchées des plantes si nécessaire. Si vous avez l’intention d’extraire des herbes, vous devriez également prévoir l’achat des ustensiles suivants dans votre équipement de base :

  • des huiles végétales au goût neutre (pour les extraits d’huile)
  • de l’alcool au goût relativement neutre (pour les teintures)
  • cire d’abeille (pour les pommades à base d’herbes)
  • crème de base (pour les crèmes aux herbes)
  • Antiranz (pour une plus longue conservation des extraits huileux)
  • grand bocal à vis (pour l’extraction)
  • bouteilles sombres et pots à pommade (pour la conservation)

Le mortier et le pilon sont indispensables en herboristerie

Les récipients de conservation doivent ici être vraiment de couleur sombre afin de protéger les substances souvent très sensibles des extraits de la lumière du soleil. En effet, les rayons lumineux peuvent parfois détruire rapidement les substances actives importantes pour les plantes médicinales. Pendant l’extraction, la lumière du soleil est en revanche très importante pour libérer les mêmes substances actives des herbes. Les bocaux à vis et autres récipients d’extraction doivent donc être en verre blanc transparent. De plus, ils doivent être bien fermés afin d’éviter que l’air ne pénètre dans l’extrait et que celui-ci ne commence à moisir.

Tisanes et infusions

En herboristerie, les tisanes sont ingérées par voie orale : L’objectif est de laisser infuser les plantes séchées dans de l’eau chaude et de boire ensuite cette eau. Il est préférable de consommer les tisanes chaudes. Elles ont un intérêt à la fois médicinal et gustatif. Les tisanes sont prescrites pour plusieurs problèmes de santé mineurs, et en fonction de la ou des plantes qui les composent. On peut aussi utiliser une tisane avec un mélange de plantes dont les vertus se complètent, par exemple un complexe pour la digestion ou pour favoriser le sommeil. En ce qui concerne le format, il existe des tisanes en sachets à verser directement dans une tasse d’eau chaude ou en vrac à utiliser dans une théière.

L’inhalation

Une inhalation est réalisée pour dégager les voies respiratoires. Les plantes sont utilisées avec de l’eau chaude qui se transforme ensuite en vapeur d’eau : celle-ci est inhalée. Pour réaliser une inhalation, il faut d’abord faire infuser les plantes dans de l’eau chaude dans un grand bol pendant quelques minutes avant de placer votre tête au-dessus du bol et de la recouvrir, ainsi que le bol, d’une serviette de bain. Respirez ensuite pendant quelques secondes le parfum des plantes contenu dans la vapeur d’eau, avant de faire une pause et de recommencer. Notez que les plantes utilisées en inhalation peuvent également être consommées en tisane, comme c’est notamment le cas du thym.

Plantes magiques et sorcellerie

Ce n’est un secret pour personne : les plantes aux effets particuliers suscitent toujours une certaine fascination. Qu’il s’agisse d’effets positifs, typiques des herbes médicinales et des épices traditionnelles, ou des effets relativement dangereux, voire mortels, des herbes toxiques. Le pouvoir de la nature est particulièrement perceptible dans le cas des plantes aromatiques. Il ne semble donc pas surprenant que dans l’Antiquité, les plantes aromatiques aient été très volontiers utilisées pour des rituels magiques, par exemple pour lancer un sort de protection ou d’amour.

Mais l’association des herbes à la magie n’avait pas que des avantages. Dans les superstitions populaires de nombreux pays, on considérait en effet que certaines herbes étaient d’origine démoniaque et qu’elles apportaient donc le malheur, voire la mort. Outre les plantes toxiques, certaines herbes plutôt inoffensives tombaient également en disgrâce. Sans parler des innombrables femmes herboristes qui ont été brûlées sur le bûcher comme sorcières pour avoir utilisé ou cultivé ces herbes diaboliques. Des générations de connaissances ancestrales sur les plantes se seraient peut-être éteintes avec elles s’il n’y en avait pas eu quelques-unes qui ont conservé leur savoir derrière les murs sûrs d’un monastère.

Maître Shennong – l’empereur des herbes

Selon les légendes, les dynasties impériales chinoises ont été fondées il y a environ 5000 ans par les trois Suprêmes. Parmi eux, outre l’ancêtre des hommes, le dieu Fu Xi et son épouse, la déesse créatrice Nü Wa, se trouvait le Vénérable dieu de l’agriculture, l’empereur primitif Shennong. Il est également connu sous le nom d’Empereur rouge ou d’Empereur des herbes, ce dernier parce qu’il est censé avoir inventé rien de moins que la médecine traditionnelle chinoise. Il a donc largement contribué à la création de la théorie du Qi, qui joue un rôle dans les traitements médicaux tels que l’acupuncture, le yoga, le Qi-Gong ou encore certaines techniques de massage. De plus, les herbes sont également associées au flux de Qi dans le corps.

Shennong a consigné les instructions correspondantes dans son célèbre ouvrage ‘ Ouvrage classique des racines et des herbes selon Shennong’. Celui-ci constitue aujourd’hui encore l’un des écrits les plus importants et contient 365 plantes médicinales recommandées par Maître Shennong pour soigner différents troubles. Même la fabrication du thé remonterait à Shennong.

La légende de l’origine se recoupe toutefois presque entièrement avec une légende des aborigènes australiens. Dans les deux cas, l’explorateur aurait vu une feuille de théier atterrir à la surface de l’eau, ce qui aurait donné une couleur sombre à l’eau. Les récits font également référence à un composant important des herbes, à savoir les colorants naturels. Il est intéressant de noter que nombre d’entre eux ont également des propriétés aromatiques, ce qui fait d’eux à la fois des colorants et des arômes.

Shennong s’est beaucoup intéressé à la saveur des plantes médicinales. C’est d’ailleurs ce qu’indique l’un de ses portraits les plus célèbres, où il mordille la racine d’une herbe pour en vérifier le goût et le potentiel de guérison. En effet, un grand nombre d’herbes peuvent être classées en fonction de leur effet sur le goût. C’est le cas, par exemple, du goût légèrement piquant et mentholé d’herbes comme la menthe poivrée, la sauge ou l’eucalyptus. Les substances aromatiques comme le menthol ou le camphre sont ici responsables d’un effet libérateur des voies respiratoires, qui agit notamment en cas de rhume et d’infections des voies respiratoires. L’herboristerie indienne et arabe était particulièrement aromatique dans ce domaine.

Le médecin traditionnel oriental Rhazes

Il fut un temps où la médecine orientale avait une longueur d’avance sur la médecine occidentale. Alors que la mort noire sévissait en Europe en raison de l’urbanisation croissante des mares d’eaux usées et des normes d’hygiène peu élevées, la péninsule arabique a vu naître le premier système de santé qui fonctionnait bien. Dans le cadre d’une réglementation stricte et d’une discipline médicale maximale, les agents pathogènes de la variole et de la rougeole ont été détectés pour la première fois et des interventions chirurgicales précises ont été effectuées.

Le fondateur de la médecine arabe est ici le médecin, chirurgien, chimiste et scientifique persan Abu Bakr Muhammad bin Zakariya al Razi, également appelé Rhazes en Occident. Vers 900 après JC, il a fait des découvertes révolutionnaires dans le domaine de la médecine et s’est notamment intéressé à l’art de guérir grec et indien. La Grèce a notamment apporté ses connaissances sur les herbes méditerranéennes, dont les effets thérapeutiques intenses ont toujours été très appréciés. En Inde, la guérison globale du corps par l’ayurveda était au premier plan, souvent à base de plantes racines, de baies et de fruits. S’y ajoute une très large palette d’épices culinaires, dont aucune ne manque de principes actifs aromatiques. La cuisine indienne est ici très précisément conçue pour préserver la santé et n’est pas moins efficace que les méthodes d’Hippocrate.

Doté du savoir des Grecs anciens et des connaissances de la médecine ayurvédique, Rhazes surpassait de loin ses collègues médecins occidentaux. En outre, la médecine de l’Égypte ancienne et d’autres régions d’Afrique du Nord ne lui était probablement pas totalement inconnue. Son héritage médical est aujourd’hui encore très apprécié en Europe. Un monument lui est par exemple dédié sur le campus médical de Paris, ce qui montre à quel point il a influencé la médecine occidentale. Même les moines du Moyen-Âge ont rendu hommage à cette sommité de la médecine et ont traduit plusieurs de ses ouvrages en latin.

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